Le point sur les placements

Analyse hebdomadaire du marché

Du 7 au 11 avril 2025

Les marchés boursiers ont connu des fluctuations historiques

Les marchés boursiers nord-américains sont restés extrêmement volatils tout au long de la semaine, alors que les inquiétudes entourant le commerce mondial et une récession dominaient les manchettes. Lundi, les pertes essuyées dans les secteurs de l’énergie et de la finance ont précipité le TSX canadien à son plus bas niveau en sept mois. Sur Wall Street, les indices de référence ont plongé avant de remonter soudainement lorsqu’il a été question que l’administration Trump pourrait suspendre les droits de douane infligés à ses partenaires commerciaux. La Maison-Blanche a toutefois rapidement démenti ces rumeurs, et le président américain Donald Trump a continué de menacer la Chine de tarifs douaniers supplémentaires. Le Dow Jones et le S&P 500 encaissaient respectivement des pertes de 0,9 % et 0,2 % à la clôture des marchés, tandis que le NASDAQ avait réussi à gagner 0,1 % au cours de la journée. Les pertes se sont accumulées mardi, lorsque les indices américains ont perdu tous leurs gains antérieurs en fin de journée. Le NASDAQ, qui a été le premier à fléchir, a clôturé en baisse de 2,2 % après une progression de plus de 4 % dans la matinée. Le TSX canadien a suivi un parcours similaire avec des pertes de 1,5 %, plombé par le recul du secteur de l’énergie, précipité par les craintes d’une escalade des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis. Les marchés ont continué d’évoluer en montages russes mercredi. Après avoir atteint un creux le matin, les marchés boursiers mondiaux ont rebondi lorsque l’administration Trump a annoncé qu’elle mettait en pause les droits de douane « réciproques » imposés à bon nombre de ses partenaires commerciaux. Cette annonce a dissipé certaines des inquiétudes qui pesaient sur les investisseurs et investisseuses depuis plusieurs semaines et déclenché une reprise des marchés boursiers dans le monde entier. Le TSX canadien a gagné 5,4 %. Le Dow Jones a bondi de 7,87 %, sa meilleure journée depuis 2020. Le S&P 500 a connu sa meilleure séance depuis 2008, en hausse de 9,52 %. Le NASDAQ a grimpé de 12,16 %, marquant ainsi sa deuxième meilleure journée et sa plus forte progression depuis janvier 2001. Cependant, ce revirement a été de courte durée. Jeudi, les marchés boursiers sont retombés en territoire négatif. Les indices américains ont perdu une partie des gains réalisés au cours de la séance précédente : Le NASDAQ, le S&P 500 et le Dow Jones se sont repliés de 4,3 %, 3,5 % et 2,5 %, respectivement. Le TSX a clôturé en baisse de 3 %, entraîné par les pertes du secteur de l’énergie alors que les prix du pétrole chutaient sous la barre des 60 $ US le baril. Vendredi, les marchés boursiers ont rebondi et tous les indices de référence ont clôturé la semaine en territoire positif. Le TSX a gagné 2,6 %, soutenu par la hausse des prix du pétrole et des métaux. Le NASDAQ s’est classé en tête des indices américains avec une progression de 2,1 %, tandis que le S&P 500 et le Dow Jones ont clôturé en hausse de 1,8 % et de 1,6 %, respectivement.

L’escalade et la mise sur pause des menaces tarifaires des États-Unis ont provoqué une onde de choc mondiale

Mercredi, sept jours après avoir lancé en grande pompe le « jour de la libération » en imposant d’importants droits de douane réciproques contre des partenaires commerciaux du monde entier, le président Trump a annoncé une pause de 90 jours pour les pays qui n’avaient pas pris des mesures de rétorsion et qui étaient prêts à négocier des accords commerciaux avec les États-Unis. Les droits universels de 10 % sur les importations ont été maintenus. Cette décision a pris les investisseurs et investisseuses par surprise et poussé les marchés boursiers mondiaux à la hausse, soulagés que le président fasse marche arrière sur certaines de ses mesures commerciales les plus extrêmes. L’exception notable à cette pause a touché la Chine, deuxième économie mondiale. Le président Trump a déclaré que les produits chinois seraient désormais soumis à des droits de douane de 125 % (contre 104 % précédemment), en réponse aux mesures de rétorsion annoncées par la Chine plus tôt dans la journée. « Compte tenu du manque de respect de la Chine à l’égard des marchés mondiaux, je porte à 125 % les droits de douane imposés à la Chine par les États-Unis d’Amérique, avec effet immédiat. À un moment donné, espérons-le dans un avenir proche, la Chine se rendra compte que l’époque où elle arnaquait les États-Unis et d’autres pays n’est plus viable ni acceptable », a écrit Trump sur son réseau social. Le Canada et le Mexique demeurent assujettis à des droits de douane de 25 % sur les marchandises non couvertes par l’accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, ainsi qu’à d’autres droits de douane sectoriels. Alors qu’il était en campagne électorale jeudi, le premier ministre du Canada, Mark Carney a qualifié cette pause de « sursis pour l’économie mondiale ». Il a également souligné que le Canada n’avait jamais fait l’objet de tarifs douaniers réciproques, ce qu’il a qualifié de « progrès », et a réaffirmé que s’il remportait les élections fédérales du 28 avril, il travaillerait avec l’administration américaine pour négocier un nouvel accord économique et de sécurité global. Le chef de l’opposition conservatrice, Pierre Poilievre, a répondu au premier ministre en s’adressant à ses partisans lors de son propre événement : « Quel progrès? [M. Trump] a accordé une pause à des douzaines de pays à travers le monde. Il y a maintenant plus de tarifs douaniers sur le dos du Canada qu’il y en avait quand M. Carney est arrivé au pouvoir. » M. Poilievre a déclaré qu’il s’attellerait à mettre fin aux tarifs douaniers dès le lendemain des élections et a laissé entendre qu’il mettrait une pause sur les mesures de rétorsion dans le cadre d’une stratégie visant à conclure un nouvel accord commercial avec les États-Unis (à condition que ces derniers mettent également les tarifs en pause).

Malgré une inflation inférieure aux prévisions, le moral est resté morose

Selon les données publiées jeudi par le Département du Travail, les prix à la consommation aux États-Unis ont connu leur plus faible croissance depuis septembre, avec une hausse annuelle de 2,4 % en mars, contre 2,8 % en février. Sur une base mensuelle, les prix ont diminué de 0,1 % en mars, pour la première fois en près de cinq ans. L’inflation de base, qui exclut les prix volatils de l’énergie et des denrées alimentaires, a augmenté de 2,8 % sur 12 mois, contre 3,1 % le mois dernier, soit la plus faible hausse des prix de base enregistrée depuis près de quatre ans. Si ces données laissent entrevoir un ralentissement de l’inflation, de nombreux économistes estiment que les droits de douane considérables imposés par le président Trump à la Chine, ainsi que les droits universels de 10 % et les taxes à l’importation, sont susceptibles de pousser les prix à la hausse et de peser sur la croissance économique dans les mois à venir.