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Analyse hebdomadaire du marché

 

Du 31 mars au 4 avril 2025

Les droits de douane américains ont provoqué une débâcle mondiale

Jeudi et vendredi, les marchés boursiers ont enregistré leur pire perte de valeur en deux jours depuis mars 2020, lorsque la COVID avait plongé le monde financier dans la tourmente. Le TSX, le Dow Jones et le S&P 500 ont tous subi une correction en essuyant des pertes de plus de 10 %, tandis que le NASDAQ, en chute de 20 % par rapport à son sommet récent, est entré en territoire baissier. Au total, les actions américaines ont perdu 6 400 milliards de dollars en valeur marchande alors que les investisseurs et investisseuses contemplaient la possibilité d’un ralentissement de la croissance économique et d’un retour de l’inflation. Les actions technologiques de très grande capitalisation, qui ont propulsé les marchés à des niveaux record ces dernières années, ont subi certains des plus importants revers. Jeudi, Apple, qui fabrique environ 85 % de ses iPhone en Chine, a vu ses cours chuter de 9,2 %, soit son pire résultat journalier en cinq ans. Amazon et Meta ont également perdu environ 9 %, comparativement à 8 % pour Nvidia. Les entreprises technologiques canadiennes n’ont pas été épargnées, avec près de 20 % de pertes pour Shopify. Le secteur de la vente au détail et de l’habillement, tant au Canada qu’aux États-Unis, a également été lourdement touché jeudi. Les actions de la société canadienne Aritzia ont dégringolé de 20 % (la plus forte baisse à la Bourse de Toronto), tandis que Lululemon a perdu 9,6 %. Aux États-Unis, Nike et Ralph Lauren ont perdu respectivement 14,4 % et 16,3 %. Les mesures de rétorsion imposées par la Chine contre les États-Unis, notamment des droits de douane de 34 % sur tous les biens américains, ont précipité de nouvelles pertes vendredi alors que la guerre commerciale entre les deux plus grandes puissances économiques du monde continue de s’intensifier.

Trump a dévoilé ses tarifs douaniers du « jour de la libération »

Avant le 2 avril, le monde s’attendait à ce que le président américain Donald Trump cible ses principaux partenaires commerciaux : le Canada, le Mexique, l’Union européenne et la Chine. Lors d’une annonce effectuée mercredi dans la roseraie de la Maison-Blanche, le 47e président des États-Unis a dévoilé un plan beaucoup plus vaste et signé un décret imposant des droits de douane d’au minimum 10 % à plus de 180 pays. Ce décret, que le président Trump a qualifié de « déclaration d’indépendance économique », a ébranlé les marchés mondiaux, qui craignent des perturbations du système commercial international ainsi que des répercussions sur les économies mondiales. Les pays asiatiques ont été parmi les plus durement touchés. Outre des tarifs cumulés de 54 % sur les importations chinoises, les États-Unis ont imposé des droits de douane de 49 % au Cambodge, de 46 % au Viêt Nam, de 26 % à l’Inde, de 25 % à la Corée du Sud et de 24 % au Japon. Taïwan a été frappée de droits de douane de 32 %, bien que son industrie des semi-conducteurs, qui produit les technologies de puces les plus avancées au monde, ait été exemptée. Si le Canada et le Mexique ont évité de nouvelles mesures, les tarifs douaniers actuels de 25 % sur les automobiles fabriquées à l’étranger et de 25 % sur l’acier et l’aluminium canadiens restent en place. Les produits conformes à l’accord États-Unis-Mexique-Canada sont exemptés, cependant les produits non conformes restent frappés de droits de douane allant jusqu’à 25 %. Dans l’ensemble, le décret a augmenté le taux moyen des droits de douane américains sur les importations de 2,5 % l’année dernière à 22 % aujourd’hui.

Les dirigeants et dirigeantes du monde entier ont réagi

Les nombreuses réactions aux sanctions de Trump ne se sont pas fait attendre. Voici ce que certains dirigeants et dirigeants du monde ont déclaré dans la foulée des annonces de la Maison-Blanche :

Le premier ministre du Canada, Mark Carney : « Ces mesures auront un impact sur des millions de Canadiennes et de Canadiens partout au pays. Nous allons lutter contre les tarifs américains, nous protégerons nos travailleurs et nous bâtirons l’économie la plus forte du G7. Dans une crise, ce qui est important, c’est d’agir avec force. »

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen : « Nous sommes prêts à réagir. Nous nous préparons maintenant à d’autres contre-mesures, pour protéger nos intérêts et nos entreprises si les négociations échouent. Il n’est pas trop tard pour répondre aux préoccupations par les négociations. Passons de la confrontation à la négociation. »

Le ministre du Commerce de la Chine, Wang Wentao : « La Chine s’oppose fermement à la décision des États-Unis et prendra des contre-mesures pour protéger ses droits et ses intérêts. Personne ne sort gagnant d’une guerre commerciale et le protectionnisme n’a pas d’issue. La Chine exhorte les États-Unis à lever immédiatement les droits de douane unilatéraux et à résoudre correctement les différends avec leurs partenaires commerciaux par le dialogue, sur un pied d’égalité. »

Le premier ministre du Royaume-Uni, Keir Starmer : « Personne ne sort gagnant d’une guerre commerciale. Ce n’est pas dans notre intérêt national. Nous entretenons des relations commerciales équitables et équilibrées avec les États-Unis. Les négociations sur un accord de prospérité économique, qui renforce nos relations commerciales existantes, se poursuivent. Néanmoins... Je ne conclurai un accord que s’il est dans l’intérêt national. »

Le premier ministre australien, Anthony Albanese : « Les tarifs douaniers de l’administration (Trump) n’ont aucun fondement logique et vont à l’encontre de la base du partenariat de nos deux nations. Ce ne sont pas les actes d’un ami. La décision d’aujourd’hui précipitera l’économie mondiale dans l’incertitude et fera grimper les coûts pour les ménages américains. »

Le premier ministre du Japon, Shigeru Ishiba : « Les vastes restrictions commerciales imposées par le gouvernement américain auront un impact significatif non seulement sur les relations économiques entre le Japon et les États-Unis, mais aussi sur l’économie mondiale et le système commercial multilatéral dans son ensemble. Nous avons de sérieuses inquiétudes quant à la conformité de ces mesures avec les règles de l’OMC et l’accord commercial entre le Japon et les États-Unis. »

Marché boursier et obligataire*

Indice Clôture Semaine CUMUL ANNUEL
Indice composé S&P/TSX Composite 23 193,47 -6,32 % -6,21 %
Dow Jones Industrial Average 38 314,86 -7.86 % -9,94 %
Indice S&P 500 5 074,08 -9,08 % -13,73 %
Indice composé Nasdaq 15 587,79 -10,02 % -19,28 %
Rendement des obligations du GdC de 10 ans 2,94% -0,08 % -0,29 %
Rendement des bons du Trésor américain de 10 ans 4,01 % -0,26 % -0,57 %
Cours du pétrole brut WTI $ US/baril 61,99 $ -10,63 % -13,57 %
Dollar canadien 0,7033 $ US 0,66 % 1,17 %
Taux préférentiel  4,95 %

* Résultats hebdomadaires terminés le 4 avril 2025. Source : Bloomberg.

À retenir

Un portefeuille géré de manière professionnelle offre des avantages dans une conjoncture économique incertaine. Peu importe les manchettes ou la conjoncture des marchés (comme la volatilité extrême observée la semaine dernière), un portefeuille géré par des professionnels présente un avantage important : la diversification. Avec un portefeuille diversifié, vous avez accès à différentes catégories d’actifs, ce qui diminue votre risque lorsqu’un secteur subit de lourdes pertes. Les gestionnaires de portefeuille ont la souplesse et les connaissances nécessaires pour ajuster la répartition des placements lorsque la conjoncture des marchés change. Parlez avec un représentant ou une représentante de Co-operators pour en savoir plus sur nos solutions de portefeuilles gérés. Des stratégies pour traverser la volatilité des marchés sont aussi offertes sur notre page Regard sur les marchés.

Ce qui nous attend

Données sur l’inflation américaine (10 avril) : Le taux d’inflation a ralenti pour s’établir à 2,8 % en février, comparativement à 3 % en janvier. Les données de mars attendues cette semaine seront suivies de près comme d’habitude, mais ces chiffres pourraient gagner en importance le mois prochain, lorsque l’économie commencera à ressentir les répercussions des droits de douane américains.

Dates importantes 

16 avril: Annonce du taux directeur de la Banque du Canada

18 avril: Clôture des marchés boursiers nord-américains pour le jour férié du Vendredi saint

30 avril: Date limite de dépôt des déclarations de revenus de 2024

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