Le point sur les placements

Analyse hebdomadaire du marché

Du 14 au 18 avril 2025

Un semblant de retour au calme sur les marchés

Au cours d’une semaine écourtée par le congé de Pâques, les investisseurs et investisseuses ont pu reprendre leur souffle alors que les marchés retrouvaient un semblant de normalité après des semaines de fluctuations et de volatilité spectaculaires. Lundi, les 10 principaux secteurs du TSX canadien étaient en hausse tandis que l’indice global enregistrait un gain de 1,2 %. Le TSX continue ainsi de récupérer une partie des pertes qui l’ont plombé de plus de 4 % depuis le début de l’année. Les principaux indices de référence américains ont également clôturé en hausse, tandis que l’indice de volatilité du Chicago Board Options Exchange (CBOE), connu comme la « jauge de la peur » de Wall Street, a atteint son plus bas niveau à la clôture des marchés depuis le 3 avril. Les titres du secteur de la technologie, le ralentissement de l’inflation et l’allègement potentiel des droits de douane de 25 % sur les automobiles aux États-Unis ont poussé le TSX, en hausse de 0,8 %, vers un sommet sur 12 jours mardi. Aux États-Unis, malgré les résultats trimestriels supérieurs aux prévisions annoncés par Bank of America et Citigroup, le Dow Jones, le S&P 500 et le NASDAQ ont tous fléchi légèrement. Les remarques acerbes du président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, devant l’Economic Club of Chicago, ont accentué les pertes à Wall Street mercredi. M. Powell a qualifié les projets de tarifs douaniers de M. Trump de « changements fondamentaux » et a déclaré que la Fed attendrait d’y voir plus clair avant de prendre des décisions précises en matière de politique monétaire et de taux d’intérêt. Au Canada, le TSX a continué de progresser pendant cinq jours avec des gains de 0,2 % mercredi et de 0,4 % jeudi. Cette hausse de 2,6 % marque la plus forte progression hebdomadaire de l’indice de référence canadien depuis septembre. Jeudi, Wall Street affichait des résultats mitigés : le S&P 500 a progressé de 0,13 %, tandis que le NASDAQ et le Dow Jones ont reculé de 0,13 % et de 1,33 %, respectivement. Le S&P 500 a reculé de 1,5 %, le NASDAQ de 2,6 % et le Dow Jones de 2,7 % au cours de la semaine.

La Banque du Canada a interrompu son cycle de réduction des taux

Mercredi, les représentants de la Banque du Canada ont maintenu le taux directeur à 2,75 %, pour une première interruption après sept baisses consécutives des taux d’intérêt. Pour expliquer sa décision, le gouverneur Tiff Macklem a commencé par souligner la vigueur de l’économie canadienne jusqu’en 2024, un taux d’inflation qui est resté proche de l’objectif de 2 % et la façon dont les sept baisses de taux précédentes ont stimulé les dépenses des ménages et la croissance économique. Mais depuis, le changement de cap abrupt de la politique commerciale des États-Unis a créé une incertitude massive pour les marchés financiers et l’économie mondiale. « Il s’est passé beaucoup de choses depuis notre décision de mars, il y a cinq semaines, a déclaré M. Macklem dans son introduction. Mais l’avenir n’est pas plus clair. On ne sait toujours pas quels droits de douane seront imposés, s’ils seront réduits ou augmentés, ni quelle sera leur durée. » Il a ajouté : « Au moment de la décision d’avril, nous avons convenu de laisser le taux directeur inchangé, pendant que l’orientation des droits de douane et leurs effets se précisent. Nous ne pouvons pas, avec la politique monétaire, résoudre l’incertitude liée au commerce ni neutraliser les répercussions d’une guerre commerciale. Mais ce que nous pouvons – et devons – faire, c’est veiller à préserver la confiance des Canadiennes et Canadiens dans la stabilité des prix. » Sans surprise, M. Macklem a ajouté que la banque continuera de faire preuve de prudence, en portant une attention particulière aux risques.

L’inflation canadienne a ralenti en mars

Selon le rapport de Statistique Canada sur l’indice des prix à la consommation (IPC) pour le mois de mars, les prix ont augmenté à un rythme annuel de 2,3 % le mois dernier, contre 2,6 % en février et les prévisions de 2,7 % des économistes. Ce taux inférieur aux prévisions est attribuable à la baisse des prix des voyages organisés, de l’essence et des services cellulaires. Sur une base annuelle, les coûts des voyages organisés ont diminué de 4,7 % en mars, après avoir augmenté de 18 % en février. Sur une base mensuelle, les prix des voyages ont baissé de 8 %, après avoir enregistré une hausse de 23,2 % le mois précédent. Les prix des billets d’avion ont également reculé de 12 % sur douze mois. Les prix du pétrole brut, qui ont diminué en raison de la demande mondiale et des préoccupations liées aux droits de douane, ont contribué à faire baisser le coût de l’essence de 1,6 % sur 12 mois, comparativement à une hausse de 5,1 % observée en février. Les services cellulaires ont baissé de 8,8 % sur douze mois en mars, après un recul de 3,7 % en février. Les consommateurs et consommatrices ont bénéficié d’offres et de promotions sur les services cellulaires à l’échelle de l’industrie. Les prix des restaurants en mars, soit le premier mois complet depuis l’allègement de la taxe de vente fédérale, se sont distingués par leur effet négatif sur l’IPC, en hausse de de 3,2 % d’une année à l’autre après un recul de 1,4 % en février.