Le point sur les placements

Analyse hebdomadaire du marché

Du 10 au 14 mars 2025

Wall Street : la chute après les records

Une semaine ponctuée de pertes considérables lundi et jeudi a poussé le S&P 500 en zone de correction. Après correction du NASDAQ une semaine auparavant, le S&P a dégringolé de 10% par rapport à son record de février. Lundi, nous avons assisté à une liquidation des « sept fantastiques » : cinq des sept géants de la tech ont vu leur capitalisation boursière plonger de plus de 4 % (Tesla ayant chuté de plus de 15 %). Le TSX canadien a également terminé la séance de lundi à son plus bas en quatre mois, avec une perte de 1,5 %. Le Dow Jones a reculé de 2 %, et le S&P 500 et le NASDAQ ont lâché respectivement 2,7 % et 4 %. Mardi, une escalade des tensions sur les droits de douane entre les États-Unis et le Canada a fait reculer les marchés une fois de plus. Le NASDAQ, le TSX, le S&P 500 et le Dow Jones ont perdu respectivement 0,2 %, 0,4 %, 0,8 % et 1,1 %. Les indices de référence américains ont repris de la vigueur mercredi à la publication d’un rapport faisant état que l’inflation aux États-Unis avait ralenti à 2,8 % sur un an en février, contre 3 % en janvier; il s’agissait du premier recul depuis septembre 2024. L’humeur positive s’est toutefois estompée jeudi. Une séance tumultueuse, animée par l’échange de menaces d’imposition de nouveaux droits de douane entre les États-Unis et l’Union européenne (UE), a mené le TSX et le Dow Jones à reculer respectivement de 0,9 % et 1,3 %, alors que le S&P 500 larguait 1,4 % pour entrer officiellement en zone de correction avec une perte de 4 000 milliards de dollars américains. Le NASDAQ a également rendu près de 2 %. Une reprise des titres technologiques a permis aux quatre principaux indices de référence nord-américains d’effacer certaines pertes vendredi, mais, somme toute, il s’agissait d’une autre semaine dans le rouge pour les marchés.

Escalade de la guerre commerciale à l’échelle mondiale

Avec des virements quasi quotidiens, la guerre commerciale internationale, déclenchée par l’administration Trump, a continué de secouer les marchés mondiaux. Au cours de la fin de semaine, la Chine a annoncé qu’elle imposerait des tarifs douaniers de près de 4 milliards de dollars sur des importations agricoles et alimentaires canadiennes, dont des droits de douane de 25 % sur les produits de la mer. Cette décision, une riposte aux mesures d’Ottawa prises en octobre 2024 pour taxer certaines importations en provenance de la Chine (droits de douane de 100 % sur les véhicules électriques et de 25 % sur l’acier et l’aluminium), ajoute une couche de complexité tandis que le Canada brasse le fer avec les États-Unis. Lundi, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a annoncé une surtaxe de 25 % sur les exportations d’électricité vers plus de 1,5 million de foyers américains. Le président Trump a répliqué immédiatement en menaçant de doubler les droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium canadiens. Les deux propositions ont été mises sur la glace temporairement après que Doug Ford et le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, ont accepté de reprendre les pourparlers commerciaux. Mercredi, l’UE a annoncé vouloir taxer jusqu’à 26 milliards d’euros de marchandises américaines, en réponse à Donald Trump et à ses droits de douane d’une valeur de 28 milliards de dollars américains sur les importations européennes. Les mesures de représailles de l’UE ciblent des États républicains et visent le bœuf et la volaille du Kansas et du Nebraska, ainsi que les produits du bois de l’Alabama et de la Géorgie. Bien qu’il soit considéré comme un État démocrate, l’Illinois sera également touché par ces mesures puisqu’il est le premier producteur américain de soja. Jeudi, Donald Trump annonçait son intention de taxer à 200 % les importations de vins, de champagnes et d’alcools des pays de l’UE si cette dernière maintenait ses droits de douane de 50 % sur les whiskys américains.

La Banque du Canada diminue son taux directeur de 25 points de base

Mercredi, la banque centrale du Canada, sous la direction du gouverneur Tiff Macklem, a fait passer le taux cible du financement à un jour de 3,0 % à 2,75 %. Il s’agit de la septième baisse consécutive du taux directeur de la Banque du Canada depuis juin 2024; les circonstances étant grandement différentes de ce qu’elles étaient il y a neuf mois. En énonçant les raisons qui justifiaient la baisse de taux alors que le pays fait « face à une nouvelle crise » dans l’escalade du conflit commercial avec les États-Unis, M. Macklem a souligné que les dernières baisses de taux ont stimulé les dépenses des ménages, que la croissance de l’emploi s’est raffermie et que l’inflation s’est maintenue près de la cible de 2 %. Cette dernière baisse cherche à maintenir un certain élan, alors que le Canada, tout comme le Mexique et l’UE, se retrouve au cœur d’une guerre commerciale sans précédent avec le président Trump. « On s’attend à ce que le conflit commercial avec les États-Unis pèse sur l’activité économique et qu’il fasse monter les prix et l’inflation », a déclaré M. Macklem dans sa déclaration préliminaire suivant la décision de politique monétaire. Puis, il a ajouté que la banque « va aborder avec prudence tout changement futur du taux directeur, car il sera essentiel d’évaluer les pressions à la hausse sur l’inflation causées par les coûts plus élevés, et les pressions à la baisse causées par la demande plus faible ».