Le point sur les placements

Analyse hebdomadaire du marché

Du 17 au 21 février 2025

Les marchés ont dégringolé de leurs sommets historiques

Au cours d’une semaine écourtée par un lundi férié, les marchés boursiers canadiens et américains ont vu leurs indices de référence afficher de lourdes pertes. Les dernières nouvelles depuis le retour au pouvoir du président américain Donald Trump, ainsi que les données économiques à venir et la future trajectoire de la politique monétaire aux États-Unis ont continué de s’entrechoquer et d’obscurcir le tableau pour les investisseurs et investisseuses. Mardi, le S&P 500 a reculé de 0,01 % et le Dow de 0,4 %, tandis que le NASDAQ, à forte composante technologique, a progressé de 0,4 %. Ce même jour, le département du Commerce américain a annoncé un recul de 0,9 % des ventes au détail en janvier (la plus forte baisse depuis près de deux ans). Si les ventes au détail ont probablement souffert des froides températures hivernales, des incendies de forêt et de la pénurie de véhicules automobiles, le rapport fait tout de même craindre un ralentissement de la croissance économique au premier trimestre. Mercredi, les indices de référence de Wall Street ont tous enregistré de légers gains ne dépassant pas 0,2 %, alors que les investisseurs et investisseuses analysaient le compte rendu de la réunion de janvier de la Réserve fédérale et digéraient le dernier plan de Trump visant à imposer des droits de douane sur les automobiles, les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs. Walmart, le plus grand détaillant au monde, a publié jeudi des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Cependant, ses prévisions moroses ont entraîné des pertes de 0,4 %, de 0,5 % et de 1 % pour le S&P 500, le NASDAQ et le Dow Jones, respectivement. Au Canada, le TSX a clôturé en hausse mardi (sous l’impulsion des secteurs de l’énergie et de la finance), mais a enregistré des pertes consécutives au cours des trois jours suivants, pour atteindre vendredi un creux sur cinq semaines. Wall Street a également accusé un recul marqué vendredi, précipité par l’inquiétude croissante que les politiques gouvernementales commencent à nuire à l’économie.

L’inflation canadienne a augmenté à 1,9 % en janvier

Le taux d’inflation annuel du Canada a légèrement augmenté le mois dernier, pour atteindre 1,9 % (contre 1,8 % en décembre), selon les données publiées par Statistique Canada mardi. Le prix de l’essence, en hausse de 8,6 % d’une année à l’autre, comparativement à 3,5 % en décembre, a fortement contribué à la poussée de l’inflation de janvier. Les prix de la composante des denrées alimentaires de l’indice des prix à la consommation (IPC), qui ont bénéficié d’un mois complet de congé de TPS/TVH, ont diminué de 0,6 % d’une année à l’autre, soit la première baisse annuelle depuis mai 2017. Les prix des loyers font également état d’une légère baisse — la première depuis août 2022 — et les tendances du marché laissent entrevoir d’autres reculs. Les coûts des intérêts hypothécaires ont augmenté de seulement 0,2 % par mois, soit le rythme d’inflation le plus lent depuis le milieu de l’année 2022. Les mesures de l’inflation privilégiées par la Banque du Canada, qui ne tiennent pas compte de l’allègement fiscal et des composantes volatiles de l’IPC comme les aliments et l’essence, ont également légèrement augmenté en janvier. L’IPC-méd a augmenté à 2,7 % (contre 2,6 % en décembre), tandis que l’IPC tronq s’est accéléré à 2,7 % (contre 2,5 %). Dans un rapport économique distinct publié vendredi, Statistique Canada a déclaré que les ventes au détail ont augmenté de 2,5 % en décembre par rapport à novembre, soutenues par l’activité des détaillants d’aliments et de boissons et des concessionnaires de véhicules automobiles et de pièces d’automobiles.

La Réserve fédérale américaine souhaite voir « de nouveaux progrès en matière d’inflation »

Selon le compte rendu de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) des 28 et 29 janvier, les responsables politiques ne ressentent pas de besoin de s’empresser à abaisser les taux d’intérêt. S’appuyant sur les données actuelles de l’inflation, qui demeure légèrement élevée, la Fed a maintenu ses taux directeurs dans une fourchette de 4,25 % à 4,5 % lors de sa réunion de janvier. Les responsables politiques ont convenu que la banque était « bien placée pour prendre le temps d’évaluer l’évolution des perspectives de l’activité économique, du marché du travail et de l’inflation ». Le compte rendu soulignait également que l’incertitude accrue concernant la portée, le calendrier et les répercussions économiques potentielles des nouvelles orientations en matière de commerce, d’immigration, de politique fiscale et de réglementation pourrait avoir une incidence sur les décisions futures en matière de taux d’intérêt. Les responsables de la Fed ont également reconnu qu’il pourrait être difficile de distinguer entre les tendances à long terme et les réactions temporaires du marché : « Dans la période à venir, il sera particulièrement difficile de faire une distinction entre des changements relativement persistants de l’inflation et ceux plus temporaires qui pourraient être associés à la mise en place de nouvelles politiques ».